Thilloy mate les Maertens (Vendeuil)

Le Vendeuillois Raphaël Maertens (VC Laonnois) n'est toujours pas parvenu à s'imposer dans son jardin. Parti dès les premiers kilomètres dans un groupe de sept coureurs dont ses deux frères David (ES Saint-Amand) et Thierry (US Ham), il n'a pu suivre le rythme imposé par Jean-Claude Thilloy (US Ham), vainqueur de la journée.

Après Gaëtan en 2006, Thierry en 2007, la famille Maertens avait tout fait pour reconquérir le titre vendeuillois. Un petit stage en haute montagne pour la Megève-Mont-Blanc, une épreuve de 120 km où Thierry et Raphaël terminent 25 et 28es sur 900 concurrents. Mais samedi chez lui, Raphaël Maertens n'était pas dans un bon jour : "Je me suis défoncé pour rentrer dans le groupe et après je n'avais plus de jambes."

Par contre, les anciens ont toujours la pêche. Jean-Claude Thilloy, 45 ans, et Thierry Maertens, 46 ans, ont fait le spectacle en fin de course. Le vainqueur reste mitigé sur sa victoire par rapport aux jeunes : "D'un côté, c'est bien que je sois toujours là mais de l'autre, je suis un peu triste pour eux qui n'arrivent pas à battre les anciens." Troisième des championnats de France master la semaine dernière à Millau, Jean-Claude Thilloy n'est pas resté avare d'efforts. Il a attaqué à plusieurs reprises mais à chaque fois, un coureur le contrait, que ce soit le champion de l'Aisne Julien Théron (VC Saint-Quentin) ou Patrice Chevalier (UVPA), vainqueur à Prémontré lundi dernier.

Ce n'est qu'à deux petits tours de l'arrivée que Thilloy parvient à faire le trou. Celui qui avait arrêté le cyclisme durant quatre ans et repris en 2005 avec son fils Aurélien, remporte sa première victoire de la saison. "J'ai attaqué, il n'y avait pas trop d'entente et il y en a qui tiraient la langue, raconte le lauréat 2009. J'ai tenté ma chance de loin". Un doublé de l'US Ham puisque Thierry Maertens prend la deuxième place.

Thilloy fait la loi

Jean-Claude Thilloy, ex-champion de Picardie 91 puis des Flandres 99, était attendu tel le loup au coin du bois après sa médaille de bronze du championnat de France masters décrochée deux semaines plus tôt à Millau. La pancarte accrochée à son dos n'a même pas suffi à retarder l'envol du vieux briscard, 45 ans, revenu à la compétition en 2005 pour courir avec son fiston, junior à l'époque. "Sur ce parcours accidenté, j'avais décidé de tenter ma chance de loin", confiait l'ancien lauréat de la Ronde de l'Oise dont le premier pétard (4e des 30 tours) propulsa huit hommes en tête parmi lesquels une bonne partie de la fratrie Maertens : Thierry Maertens (US Ham), les Laonnois Raphaël Maertens, victorieux l'an passé, et Sylvain Delehaye, champion de Picardie 2005, David Maertens (EC Saint-Amand), l'Anizien Patrice Chevalier, récent lauréat à Prémontré, Jérémy Morel (AC Montdidier) et le Saint-Quentinois Théron.

L'avance des fuyards sur l'avant-garde du peloton avait franchi le cap de la demie minute lorsque Thilloy plaça une violente accélération. "L'entente n'était pas parfaite. J'ai testé mes adversaires", relatait le futur vainqueur. Si Thierry Maertens avait suivi ainsi que Delehaye et Théron, derrière la grande lessive se poursuivait. Et Thilloy transforma le coup de semonce en coup de grâce à l'avant dernier passage en se débarrassant au prix d'un bel effort de ses derniers compagnons de fugue. Restait à Thierry Maertens, 46 ans, à assurer le doublé de l'US Ham en faussant compagnie à Théron et Delehaye à la flamme rouge d'une épreuve dominée par les vétérans. "D'un côté je me réjouis d'être toujours là. De l'autre, je suis triste en constatant les difficultés qu'a la relève pour s'exprimer", concluait le lauréat.