Première guerre mondiale (1914-1918)

Vendeuil paya un lourd tribut à la première guerre mondiale. Occupé dès la fin de septembre 1914, le pays eut à subir les multiples réquisitions imposées par l'envahisseur et à héberger constamment des contingents allemands. Le village, vide de ses habitants, fut ensuite complètement rasé lors du premier recul allemand. la ligne de résistance, baptisée "ligne Hindenburg" étant proche de l'Oise qui traversé précisément Vendeuil n'était plus un monceau de ruines.

Les habitants revinrent quand même, et se remettant encore une fois courageusement au travail. Ils redonnèrent vie au pays. La reconstruction fut rapidement menée; le village a fait peau neuve mais la route nationale qui le traverse à conserver (pour peu de temps encore puisqu'une voie nouvelle passe en dehors du village) son tracé sinueux du temps des diligences. L'église a été reconstruite en suivant de près les plans de son aînée, mais la Mairie ne porte plus la fière devise des seigneurs de Vendeuil :

"Nous sommes de Vendeuil, Vendeuil nous sommes"

Et c'est encore un peu du passé qui s'en est allé. Ainsi disparaît peu à peu ce qui fit la grandeur du village et le progrès s'efforce d'en effacer jusqu'au souvenir. Quant aux écoles, elles ont fui la grand'place et grâce à un don substanciel d'un des Maires de Vendeuil, M. Carette, un peu à l'écart de la route nationale, s'est élevé un coquet groupe scolaire auquel on accède par une allée plantée de tilleuls et un magistral escalier qu'un obus, malheureusement à fortement endommagé en 1940 et qui a été réparé depuis.

Unités

1917 : présence à Vendeuil du 36ème régiment d'infanterie de Caen (www.association14-18.org)

22 mars 1917 : présence à Vendeuil du 205ème régiment d'artillerie de campagne (chtimiste.com)

1918 : présence au fort de Vendeuil du 207ème régiment d'artillerie de campagne (chtimiste.com)

Donc, le 21 mars 1918, le front s'enflammait de la mer à la Suisse; et, en maints endroits, se déclenchaient des préparations d'artillerie avec un luxe de munitions qui rappelait les orgies de Verdun ou de la Somme. Cependant, cette préparation fut particulièrement violente dans la région comprise entre la Scarpe, à l'est d'Arras, et Vendeuil, à une dizaine de kilomètres au sud de Saint Quentin. Grâce aux minenwerfer, aux canons de calibres inconnus, à des obus toxiques nouveaux bourrés d'ypérite, les Allemands réalisèrent encore une fois la zone de mort intégrale sur ce front de 80 kilomètres. C'était surtout sur l'effet moral produit par les obus toxiques que Ludendorff comptait pour forcer la victoire... (jburavand.free.fr)

Présence de la 60° division d'infanterie :
30 août – 15 septembre 1918 : Engagée dans la poussée vers la position Hindenburg : combats de Grivillers, de Tilloloy et de Popincourt ; passage du canal Crozat ; prise de Ly-Fontaine et du fort de Vendeuil.
15 septembre – 16 octobre 1918 : Organisation d'un secteur vers Hinacourt et l'ouest de Vendeuil, porté, le 23 septembre, jusqu'à Vendeuil. (wikipedia.org)

27 septembre au 11 novembre 1918 : Présence du 6e Régiment de Marche de Tirailleurs de la 45e DI
Sur la route de Remigny à l'Oise s'élève le fort de Vendeuil. C'est un monticule fortement bétonné, mais qui a sauté. Il s'y trouve encore toutefois quelques casemates solides. Le Lt-Cl Poulet y établit son PC. Le seul point de passage possible est la route de Vendeuil à Brissay-Choigny. Tous les ponts sont coupés et les Boches occupent les berges du canal.
Les bataillons construisent des passerelles et le 8 octobre, à 4 heures du soir, le sous-lieutenant Laffite, de la 7e compagnie, conduit habilement ses hommes, en se dissimulant de chaque côté de la route, marchant dans l'eau, dans la vase...
A 6 heures, la compagnie parvient sur la rive ouest du canal. Les mitrailleuses ennemies tirent. L’artillerie ennemie envoie des obus à gaz. La reconnaissance est faite. Elle a atteint son but.
Du sommet du fort de Vendeuil, le lieutenant-colonel Poulet suivait avec des jumelles la manœuvres des tirailleurs. Tout à coup, un obus de 105 arrive et le blesse ainsi que plusieurs officiers et tirailleurs qui se trouvaient à ses côtés.
Le lendemain une nouvelle patrouille, conduite par le lieutenant De Salivet, suit un parcours différent. Elle sort par la Grue Grise et marche en silence le long du canal vers le pont de la route de Vendeuil à Brissay-Choigny. L'ennemi ne s'aperçoit de sa présence qu'au moment où elle débouche près du pont. De nombreux coups de sifflet retentissent, lancés par des guetteurs et alertent les mitrailleuses. Il faut forcer le passage.
Dans la nuit, on établit une passerelle sur le canal qui, à l'endroit où nous sommes, est large de 30 mètres et profond de 2 mètres d'eau. Deux sections passent et avancent sur la route. Les balles sifflent, des camarades tombent pour ne plus se relever. Au même moment, les autres compagnies franchissent la rivière et le génie, en quatre heures, sous les obus, fait un pont pour permettre aux voitures de suivre. Il faut à tout prix franchir le dernier bras de l'Oise et s'emparer de Brissay et de Choigny. (vinny03.perso.neuf.fr)

octobre 1918 : Carnet de campagne d’Alexandre Robert DELOUCHE - Artilleur au 107e RAL (chtimiste.com)

14 octobre 1918 : Présence du 2° bataillon du 11e Tirailleurs au sud de Vendeuil
Dans la matinée, le bataillon est ramené à Ostende (1er bataillon). Le 2e bataillon reste à ses anciens emplacements (sud de Vendeuil), le 3e bataillon pousse activement des reconnaissances à Travecy, entre Travecy et La Fère, au nord de La Fère et le long de la Serre pour exploiter tout passage possible. Dans la nuit du 14 au 15, le génie et les tirailleurs établissent une passerelle sur la Serre. (vinny03.perso.neuf.fr)

Livre

A 50 mètres au-dessus du front, La bataille pour le Mont-Renaud

Paru en 10/2007

Carnets de guerre de l’aviateur Alfred Kuermann - De Maubeuge à Noyon, 1918

"J’ai immédiatement sorti mon appareil pour prendre un cliché. Puis j’ai noté, dans une hâte fiévreuse, le message suivant : "Infanterie se trouve à 14 heures à 200 mètres à l’ouest de la route Vendeuil-Travecy !" Pleins gaz et un virage, puis retour et lancement du message au-dessus du poste de commandement supérieur [...]. Puis pleins gaz encore, pour reprendre de l’altitude et retourner vers le front. Cela a continué ainsi pendant des heures."

Ces quelques lignes sont extraites des mémoires de guerre d’Alfred Kuermann, artilleur devenu aviateur, observateur de soutien. Nous sommes entre le 20 mars et le 30 avril 1918, au cours d’une offensive allemande particulièrement rude, "la plus grande bataille de tous les temps" selon Kuermann, durant laquelle s’affrontent des hommes aguerris, pris dans une guerre technologique outrancière. Il note ses actions, jour après jour, heure après heure... En duo avec son pilote, véritable as de la voltige, il examine l’ensemble du champ de bataille, cherche la moindre présence amie ou ennemie, scrute les tranchées, évalue les forces des deux camps, renseigne sa base et... photographie le sol, les soldats, les points stratégiques. Vue du ciel, la guerre n’est plus la même.

Si ce témoignage confirme la violence des combats le long de la vallée de l’Oise et notamment au Mont-Renaud, où l’auteur fut blessé, la force de l’illustration complète de manière magistrale des descriptions faites avec une précision étonnante qui nous transportent au cœur de la bataille.

Témoignages

On 21 March 1918, A Battery, 82nd Brigade, RFA commanded by Captain W. Dennes, MC, was in action about 1000 yards west of Fort Vendeuil. About 12 noon German infantry appeared in large numbers in front of the wire of the Ly Fontaine - Vendeuil switch line that was some 300 yards in front of the guns.

From this time onward the Battery engaged the enemy infantry at close range, inflicting very heavy casualties on them and driving them back for a time.

About 3:45 pm Captain Dennes sent a message by runner asking for assistance, saying that he was holding his own but the enemy had worked up close, were sniping gunners on the guns, and he was loosing a good many men. Shortly afterwards Dennes was hit by a sniper and believed to be killed. 2nd Lieut. R G M Jones took command and sent a runner back to the nearest infantry post with a message saying he was intending to remain where he was and hold out to the last, and asking for the support of rifle fire on his flanks. The runner, however, lost his way- the message was not delivered in time and about 5 pm the battery position was rushed by the enemy and the few survivors in it were captured.

From the Journal of the Royal Artillery, v.47, page 246.

 

Le 21 mars 1918, une batterie, 82ème brigade, RFA commandé par le Capitaine W. Dennes, MC, étaient dans l'action environ 1000 yards à l'ouest du Fort de Vendeuil. Au environs de midi, l'infanterie allemande est apparu en grand nombre sur la ligne de front Ly Fontaine-Vendeuil, la ligne qui était environ 300 yards devant les armes à feu.

Désormais la batterie a engagé l'infanterie ennemie tout près, leur infligeant de très lourdes pertes et les obligeant à se replier pour peu de temps.

A 15h45 le Capitaine Dennes a envoyé par coursier un message demandant de l'aide, disant qu'il tenait sa position, mais que l'ennemi était tout près, tirait en restant caché des armes à feu des artilleurs et il perdait beaucoup d'hommes. Peu après Dennes a été frappé par un tireur isolé et cru pour être tué. Le second Lieutenant R G M Jones a pris le commandement et a renvoyé un coursier au poste d'infanterie le plus proche avec un message disant qu'il avait l'intention de rester où il était et tenir jusqu'au dernier et la demande de l'appui de feu sur ses flancs. Le coureur, cependant, s'est perdu - le message n'a pas été livré à temps et vers 17h00 la position de batterie a été attaquée par l'ennemi et le peu de survivants ont été capturés.

Tiré du Journal de l'Artillerie Royale, v.47, page 246.

source

German give up Vendeuil.

Evacuate Oise strong hold to avoid being trapped by French.

River a big allied asset

Possession of west bank insures against counterattack to relieve La Fere.

British fight forward.

Conquert strong positions northwest of St-Quentin despite desperate german resistance.

With the French Army, sept 23 (associated press) - The french now hold than half the distance from La Fere to Moy. [Moy is about six miles north of La Fere]

General Debeney's troops captured the woods north of Ly-Fontaine last evening, and his patrols went through Vendeuil to the Oise.

The Germans had evacuated Vendeuil under menace of being cornered there with their backs to the river in the region of Ly-Fontaine.

The French about the same time reached the quarries just north of Travecy. [two miles north of La Fere] which completed the conquest of the west bank of the Oise in that region.

General Debeney's forces have reached the low marshy country of the valley of the Oise, which would present enormous difficulties to any troops that might attempt a crossing north of La Fere.

Debeney's troops continued to advance toward the La Fere Road, south of St-Quentin, all day yesterday. They reached the Lanbay, Capponne, and Moulin farms, and the Vendeuil forest, wich is only 1000 yards from the road and about a mile from the Oise River.

As the French draw nearer the Hindenburg line around St-Quentin, the Germans multiply their efforts to keep them from it. North of the Somme they appear to be organizing a defensive system on the line of heights which runs parallel to the Hindenburg positions from east of Holnon, and thense through Hill 138, east of Savy Wood, to Dallon Height, on the road from Ham to St-Quentin. This line is being feverishly fortified against tanks with mine fields.

South of the Somme the French have advanced into a defense line parallel to the Hindenburg position by reaching a height northeast of Castres and the line of ridges connecting Urvillers and Cerizy and the spur that dominates from the west.

 

Les allemands cèdent à Vendeuil

Ils évacuent les bords de l'Oise pour éviter d'être pris au piège par les Français.

La rivière est ainsi un grand alliée

Les positions ouest réalisent une contre-attaque afin de soulager La Fère.

Un combat britannique vers l'avant.

Conquête des positions aux nord-ouest de St-Quentin malgré une résistance allemande désespérée.

Avec l'Armée Française, le 23 septembre 1918. Les Français se trouvent maintenant à mi-distance entre La Fère et Moy [Moy est à 10 km au nord de La Fère].

Les troupes du général Debeney ont pris position la soirée dernière dans les bois au nord de Ly-Fontaine et leur patrouille a traversé l'Oise à Vendeuil.

Les allemands avaient évacué Vendeuil sous la menace pour se replier derrière la rivière dans la région de Ly-Fontaine.

Simultanément, les Français ont pris la carrière au nord de Travecy [3 km au nord de La Fère] qui complété la conquête de l'ouest de l'Oise dans cette région.

Les forces du général Debeney ont atteint les marécages de la vallée de l'Oise, ce qui présentait d'énormes difficultés à toute troupe qui s'aventurait au nord de La Fère.

Les troupes de Debeney ont continué à avancer sur la Route de La Fère au sud de St-Quentin, toute la journée d'hier. Ils ont atteint les fermes de Lanbay, Capponne et Moulin ainsi que la forêt de Vendeuil située à 900 m de la route et à 1,5 km de la rivière

Comme les Français tirent à proximité de la ligne Hindenburg autour de St-Quentin, les Allemands multiplient leurs efforts pour la garder. Au nord de la Somme, ils semblent organiser un système défensif sur la ligne des hauteurs parallèle aux positions Hindenburg à l'est de Holnon et par la Colline 138, à l'est du Bois Savy, au point Dallon, sur la route de Ham à St-Quentin. Cette ligne est fiévreusement fortifiée contre des chars avec des champs minés.

Au sud de la Somme, les Français se sont avancés sur une ligne de défense parallèle à la position Hindenburg en atteignant le nord-est deCastres et la ligne de crêtes reliant Urvillers et Cerizy et l'éperon qui domine à l'ouest.

New York Times. - source

Cartes postales du village dévasté

Vendeuil dévasté (Aisne) - Côté Sud-est, vu du pont de l'Hotte

Charles LOUIS photo Chauny Tergnier La Fère

VENDEUIL dévasté (Aisne) - Ruines de la vieille église (monument historique)

Charles Louis photo Chauny Tergnier La Fère

VENDEUIL (Aisne) - Cimetière et Eglise - Français n'oubliez jamais !

Carte envoyée le 21 juillet 1917

Vendeuil (Aisne) - Ancienne chapelle de l'Hospice

Carte envoyée le 6 septembre 1923

Edition Genevet tabac

Vendeuil dévasté (Aisne) - Route Nationale - Centre de la commune

Charles Louis photo Chauny Tergnier La Fère

Vendeuil dévasté (Aisne) - Rue de l'Hôtel Dieu

Depuis le croisement avec la Rue du Poncelet

Charles Louis photo Chauny Tergnier La Fère

Vendeuil (Aisne) - Vue d'ensemble de la Rue du Poncelet

Carte envoyée le 10 août 1921

Edition Genevet Tabac

Vendeuil dévasté (Aisne) - Vue de la Rue du Poncelet

Carte envoyée le 10 août 1921

Charles Louis photo Chauny Tergnier La Fère